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mistress branican.

brillaient d’un éclat extraordinaire. Sa figure s’était colorée légèrement, et ses mains s’agitèrent à plusieurs reprises. Il parut sortir de cette torpeur dans laquelle il était depuis si longtemps plongé. Puis, son regard s’étant porté vers Mrs. Branican, une sorte de sourire anima ses lèvres.

« Il m’a reconnue ! s’écria Dolly.

— Oui !… répondit Zach Fren… C’est la femme de son capitaine qui est près de lui, il le sait… il va parler !…

— Et, s’il ne le peut, que Dieu permette qu’il se fasse du moins comprendre ! »

Alors, prenant la main de Harry Felton qui pressa faiblement la sienne, Dolly s’approcha près de lui.

« John ?… John ? … » dit-elle.

Un mouvement des yeux indiqua que Harry Felton l’avait entendue et comprise.

« Vivant ?… demanda-t-elle.

— Oui ! »

Et ce oui ! si faiblement qu’il eût été prononcé, Dolly avait bien su l’entendre !



XVII

par oui et par non.


Mrs. Branican fit aussitôt appeler le médecin. Celui-ci, malgré le changement qui s’était produit dans l’état intellectuel de Harry Felton, comprit qu’il n’y avait là qu’une dernière manifestation de la vie, que la mort allait anéantir.

Le mourant, d’ailleurs, ne semblait voir que Mrs. Branican. Ni Zach Fren ni le médecin n’attiraient son attention. Ce qui lui restait