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en remontant vers le nord.

— En effet, reprit Tom Marix, c’est bien là l’itinéraire qu’il a choisi. Puis, ayant regagné Alice-Spring et contourné les Mac-Donnell-Ranges par leur base, il opéra une reconnaissance assez complète de la rivière Herbert, remonta vers le golfe de Carpentarie, où il acheva son second voyage du sud au nord à travers le continent australien.

— J’ajouterai, dit Len Burker, que David Lindsay était accompagné d’un botaniste allemand du nom de Diétrich. Leur caravane ne se servait que de chameaux pour bêtes de transport. C’est ainsi, je crois, Dolly, que vous avez l’intention de composer la vôtre au delà d’Alice-Spring, et je suis certain que vous réussirez comme a réussi David Lindsay…

— Oui, nous réussirons, Len ! dit Mrs. Branican.

— Et personne n’en doute ! » ajouta Zach Fren.

En somme, il paraissait avéré que Len Burker avait rencontré David Lindsay dans les circonstances qu’il venait de rappeler — ce que Jane confirma d’ailleurs. Mais, si Dolly lui eût demandé pour quelle maison de Brisbane il voyageait alors, peut-être cette question l’aurait-elle embarrassé.

Pendant les quelques heures que Mrs. Branican et ses compagnons passèrent sur le bord de la Finke-river, on eut indirectement des nouvelles de l’Anglais Jos Meritt et de Gîn-Ghi, son domestique chinois. L’un et l’autre précédaient encore la caravane d’une douzaine d’étapes ; toutefois, elle gagnait chaque jour sur eux en suivant le même itinéraire.

Ce fut par l’intermédiaire des indigènes que l’on sut ce qu’était devenu ce fameux collectionneur de chapeaux. Cinq jours avant, Jos Meritt et son serviteur avaient séjourné dans le village de Kilna, situé à un mille de la station.

Kilna compte plusieurs centaines de noirs, — hommes, femmes et enfants, — qui vivent sous d’informes huttes d’écorce. Ces huttes sont appelées « villums » en langage australien, et il y a lieu de remarquer la singulière analogie de ce mot indigène avec les mots « villes » et « villages » des langues d’origine latine.