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Page:Verne - Nord contre sud, Hetzel, 1887.djvu/232

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nord contre sud.

hommes à seconder Zermah dans cette évasion ?… C’est à cela qu’allaient tendre tous les efforts de la métisse.

Cependant la petite Dy venait de se réveiller. Le premier mot qu’elle prononça fut pour appeler sa mère. Ses regards se portèrent ensuite autour de la chambre.

Le souvenir des événements de la veille lui revint. Elle aperçut la métisse et accourut près d’elle.

« Bonne Zermah !… Bonne Zermah !… murmurait la petite fille. J’ai peur… j’ai peur !…

— Il ne faut pas avoir peur, ma chérie !

— Où est maman ?…

— Elle viendra… bientôt !… Nous avons été obligées de nous sauver… tu sais bien !… Nous sommes à l’abri maintenant !… Ici, il n’y a plus rien à craindre !… Dès qu’on aura secouru monsieur Burbank, il se hâtera de nous rejoindre !… »

Dy regardait Zermah comme pour lui dire :

« Est-ce bien vrai ?

— Oui ! répondit Zermah qui voulait à tout prix rassurer l’enfant. Oui ! monsieur Burbank nous a dit de l’attendre ici !…

— Mais ces hommes qui nous ont emportées dans leur bateau ?… reprit la petite fille.

— Ce sont les serviteurs de monsieur Harvey, ma chérie !… Tu sais, monsieur Harvey, l’ami de ton papa, qui demeure à Jacksonville !… Nous sommes dans son cottage de Hampton-Red !

— Et maman, et Alice, qui étaient avec nous, pourquoi ne sont-elles pas ici ?…

— Monsieur Burbank les a rappelées au moment où elles allaient s’embarquer… souviens-toi bien !… Dès que ces mauvaises gens auront été chassées de Camdless-Bay, on viendra nous chercher !… Voyons !… Ne pleure pas !… N’aie plus peur, ma chérie, même si nous restons ici pendant quelques jours !… Nous y sommes bien cachées, va !… Et, maintenant, viens que je fasse ta petite toilette ! »