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ce qu’entend zermah.

poursuivre la contrebande de guerre dans l’intérieur de la Floride. Il s’est donc décidé à envoyer deux chaloupes avec un détachement de marins, commandés par deux officiers de l’escadre. — Avais-tu connaissance de cette expédition ?

— Non.

— Mais à quelle date as-tu donc quitté la Crique-Noire ?… Quelques jours après ton acquittement ?…

— Oui ! Le 22 de ce mois.

— En effet, l’affaire est du 22. »

Il faut faire observer que Zermah, non plus, ne pouvait rien savoir du guet-apens de Kissimmee, dont le capitaine Howick avait parlé à Gilbert Burbank, lors de leur rencontre dans la forêt.

Elle apprit donc alors, en même temps que l’apprit l’Espagnol, comment, après l’incendie des chaloupes, c’est à peine si une douzaine de survivants avaient pu porter au commodore la nouvelle de ce désastre.

« Bien !… Bien ! s’écria Texar. Voilà une heureuse revanche de la prise de Jacksonville, et puissions-nous attirer encore ces damnés nordistes au fond de notre Floride ! Ils y resteront jusqu’au dernier !

— Oui, jusqu’au dernier, reprit l’autre, surtout s’ils s’aventurent au milieu de ces marécages des Everglades. Et précisément, nous les y verrons avant peu.

— Que veux-tu dire ?

— Que Dupont a juré de venger la mort de ses officiers et de ses marins. Aussi une nouvelle expédition a-t-elle été envoyée dans le Sud du comté de Saint-Jean.

— Les fédéraux viennent de ce côté ?…

— Oui, mais plus nombreux, bien armés, se tenant sur leurs gardes, se défiant des embuscades !

— Tu les as rencontrés ?…

— Non, car nos partisans ne sont pas en force, cette fois, et nous avons dû reculer. Mais, en reculant, nous les attirons peu à peu. Lorsque nous aurons réuni les milices qui battent le territoire, nous tomberons sur eux, et pas un n’échappera !