feuille|c}}
Alors, mon cher, ne va pas monter ta garde, tu n’es pas Français.
Quelle plaisanterie ! Suis-je Parisien ?
Tu es Parisien, parce que tu es né à Paris, c’est évident ; mais tu es Anglais, parce que ton père était Anglais au moment de ta naissance. Tu es un Anglais-Parisien, voilà tout, ou un Parisien-Anglais, comme tu voudras, cela m’est égal !
Tu vois, tu consultes la loi, et la loi te répond !
Cependant…
Ah ! je te comprends ! Il te semble étrange qu’un moutard de deux ans ait une personnalité aussi définie ; mais le père qui a le droit de lui donner le fouet, n’a pas le droit de lui donner sa nationalité… Voilà !
Tiens, tiens ! Cela me fait un drôle d’effet !… je suis Anglais… me voilà Anglais !
Perfectly well ! sir !
Cela ne me change pas.
Fais voir ?
Fais voir ? Tu as absolument la même tête ; seulement, tu ne seras plus électeur en France, ni juré, ni garde national.
Ni garde national !
Je ne suis plus garde national ! je ne monte plus ma garde ! Vive John Bull ! Un grognement pour John Bull !
Je connais pas ton John Bull.
Ça ne fait rien… Hourra ! hourra ! (Tout trois crient.)
Stope ! stope !
Ah ! mari, va ! si tu n’es pas Français, tu es bien digne de l’être !
Ma femme ! Tiens, au fait, maintenant que je suis Anglais… Est-ce qu’elle est Anglaise, elle ?
Chut !