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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/17

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Voyons, je suis marié, n’est-il pas vrai ? Ce n’est donc pas la qualité de mari qui m’inquiète ce soir, c’est la qualité de citoyen.

Maxime

Attends donc, je fais une réflexion !

Robert

Laquelle ?

Maxime

Ah çà ! comment es-tu de la garde nationale, toi ?

Robert

C’est là ce que tu appelles une réflexion ?

Maxime

Tu t’es donc fait naturaliser Français, depuis ton mariage ?

Robert

À quoi bon ? Où veux-tu en venir ?

Maxime

À ceci : les Français seuls sont admis à l’honneur de figurer dans cette institution : or Robert n’est pas Français ; donc il n’est pas de la garde nationale.

Robert

Tu me ferais grand plaisir de me prouver ce paradoxe, par exemple ; j’ai été élevé à Maurice, c’est vrai, mais je suis né à Paris, faubourg Saint-Germain ; mon père et ma mère étaient Français.

Roquefeuille

En effet ! La cause me semble jugée. Tu es Français, mon cher, va monter ta garde !

Maxime

Un instant !

Roquefeuille

Esculape demande la parole.

Maxime

Ce que Robert a dit est parfaitement exact ; mais ce qu’il ne dit pas, c’est que, s’il est né à Paris, faubourg Saint-Germain, s’il avait une mère Française, il avait un père parfaitement Anglais, un Anglais pur sang.

Robert

D’accord ! Mais mon père s’est fait naturaliser Français.

Roquefeuille

Un instant ! Ceci devient sérieux. Est-ce avant ou après la naissance que ton père s’est fait naturaliser.

Maxime

C’est après.

Robert

C’est possible ; un an ou deux, peut-être ! Je crois me rappeler que ce fut dans l’année qui précéda notre départ pour Maurice.

{{Personnage|Roque