ommes l’un près de l’autre, non plus comme de vieux époux, mais comme de jeunes amants, me direz-vous quel est le sujet de vos préoccupations ?
Je vous assure…
Depuis huit grands jours, ne vivons-nous pas comme des étrangers ?
Robert !
Là ! voyez, à l’instant même où, pour la première fois, je vous trouve seule, vous voulez déjà me quitter. Vous ne m’aimez pas.
Je ne vous aime pas ! (À part.) Quel supplice !
Est-ce une jeune fille ? est-ce ma femme qui me parle ?
Oh ! mon Dieu !
Je vous comprendrais si vous étiez mademoiselle de Croix au lieu d’être madame Maubray, et si mon amour…
Mais, je vous assure qu’il n’en est rien, je…
Si vous m’aimiez, vos yeux se baisseraient-ils devant les miens ?… Si vous m’aimiez, me trouveriez-vous ridicule et ennuyeux ? Si vous m’aimiez, repousseriez-vous le bras qui enlace votre taille ? (Il lui prend la taille.)
Robert ! Robert !
Je vous aime, moi ! (Il veut la prendre dans ses bras, elle se débat.)
Scène XI
Ce n’est que moi, chers amis ; ne vous dérangez pas !
La peste soit des importuns !
Il paraît que j’arrive à temps !
Comment se fait-il, ma chère Laurence, que vos domestiques n’aient pas annoncé madame de Vanvres ?