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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/48

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Scène X

Robert, Laurence.
Robert

Ma femme se dit malade, et se porte à merveille ! Nous allons bien voir… Vous me fuyez, Laurence ?

Laurence

Moi ?

Robert

Restez, je vous prie… on croirait que je vous fais peur.

Laurence

Oh !

Robert

Et j’avoue que je serais moi-même tenté de le croire un peu, à voir le soin avec lequel vous m’évitez.

Laurence

Je vous évite ?

Robert

Vous ne direz pas, je suppose, que c’est le hasard seul qui met un tiers dans tous nos tête-à-tête, et élève sans cesse une barrière entre nous deux ?

Laurence

Mais si, vraiment… Je n’ai pas remarqué…

Robert

Vous ne sauriez croire, ma chère Laurence, le plaisir que vous me faites en me parlant ainsi ; car, d’honneur, j’en étais presque arrivé à douter de votre affection !

Laurence

Oh ! quelle idée, Robert !

Robert

Ah ! dame, chère amie, vous le savez, le cœur peut se lasser, à la fin, d’aimer seul, de battre seul, et sans qu’un autre cœur lui réponde, et, alors… Venez donc vous asseoir auprès de moi ?

Laurence, effrayée.

Merci ! merci !

Robert

Encore ! Vous vous éloignez quand je vous appelle ?

Laurence

Je ne m’éloigne pas ! (Elle recule.)

Robert

Venez donc, je vous en prie !

Laurence, s’asseyant.

Il le faut bien !

Robert

Ah ! Et maintenant, ma chère Laurence, que nous s