Scène X
Ma femme se dit malade, et se porte à merveille ! Nous allons bien voir… Vous me fuyez, Laurence ?
Moi ?
Restez, je vous prie… on croirait que je vous fais peur.
Oh !
Et j’avoue que je serais moi-même tenté de le croire un peu, à voir le soin avec lequel vous m’évitez.
Je vous évite ?
Vous ne direz pas, je suppose, que c’est le hasard seul qui met un tiers dans tous nos tête-à-tête, et élève sans cesse une barrière entre nous deux ?
Mais si, vraiment… Je n’ai pas remarqué…
Vous ne sauriez croire, ma chère Laurence, le plaisir que vous me faites en me parlant ainsi ; car, d’honneur, j’en étais presque arrivé à douter de votre affection !
Oh ! quelle idée, Robert !
Ah ! dame, chère amie, vous le savez, le cœur peut se lasser, à la fin, d’aimer seul, de battre seul, et sans qu’un autre cœur lui réponde, et, alors… Venez donc vous asseoir auprès de moi ?
Merci ! merci !
Encore ! Vous vous éloignez quand je vous appelle ?
Je ne m’éloigne pas ! (Elle recule.)
Venez donc, je vous en prie !
Il le faut bien !
Ah ! Et maintenant, ma chère Laurence, que nous s