Va, marche… Et si tu le rapportes… récompense honnête !
Voilà un espoir qui me donne des ailes !… J’ai une idée.
Saisis-la !
Maxime, regardant l’heure.
Dix heures ! Le mariage est pour deux heures ! j’ai le temps (Il se sauve.)
Oui, oui, vous avez le temps !
De se marier ! Ah ! oui, il a le temps… Ah ! en voilà un qui connaîtra la corde avant de se pendre.
C’est elle ! Laurence !
Scène III
Eh bien ?
Eh bien ! ma pauvre Laurence, rien de nouveau.
Mon Dieu !
C’est à n’y rien comprendre !
Ah ! je le comprends trop bien, moi !… Ce que nous voulions lui cacher, il le sait… et maintenant qu’il est libre, il est parti pour ne plus revenir !
Mais non ! Quelle idée !
Ah ! ne me dis pas que non, j’en suis sûre !
Autrement, est-ce qu’il ne serait pas déjà de retour, lui qui se faisait un scrupule de rentrer plus tard que l’heure dite, pour m’épargner la plus petite inquiétude ?… Car il était si bon !… il était si tendre, si doux, parfois !… Ah ! c’est fini, maintenant, c’est bien fini, va !… Je l’ai perdu, et pour toujours !…
Mais veux-tu ne pas pleurer comme cela !
Voilà ce que c’est que d’avoir voulu ruser avec lui, au lieu de lui tout dire !… Ah ! si j’avais tout dit !… il m’aimait tant !