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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/60

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Va, marche… Et si tu le rapportes… récompense honnête !

Maxime

Voilà un espoir qui me donne des ailes !… J’ai une idée.

Roquefeuille

Saisis-la !

Maxime, regardant l’heure.

Dix heures ! Le mariage est pour deux heures ! j’ai le temps (Il se sauve.)

Léonie

Oui, oui, vous avez le temps !

Roquefeuille, s’asseyant.

De se marier ! Ah ! oui, il a le temps… Ah ! en voilà un qui connaîtra la corde avant de se pendre.

Léonie

C’est elle ! Laurence !


Scène III

Léonie, Roquefeuille, Laurence.
Laurence

Eh bien ?

Léonie

Eh bien ! ma pauvre Laurence, rien de nouveau.

Laurence

Mon Dieu !

Roquefeuille

C’est à n’y rien comprendre !

Laurence

Ah ! je le comprends trop bien, moi !… Ce que nous voulions lui cacher, il le sait… et maintenant qu’il est libre, il est parti pour ne plus revenir !

Léonie

Mais non ! Quelle idée !

Laurence

Ah ! ne me dis pas que non, j’en suis sûre !

Autrement, est-ce qu’il ne serait pas déjà de retour, lui qui se faisait un scrupule de rentrer plus tard que l’heure dite, pour m’épargner la plus petite inquiétude ?… Car il était si bon !… il était si tendre, si doux, parfois !… Ah ! c’est fini, maintenant, c’est bien fini, va !… Je l’ai perdu, et pour toujours !…

Léonie

Mais veux-tu ne pas pleurer comme cela !

Laurence

Voilà ce que c’est que d’avoir voulu ruser avec lui, au lieu de lui tout dire !… Ah ! si j’avais tout dit !… il m’aimait tant !