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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/61

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et quelques instants encore avant son départ… Ah ! si j’avais su !… C’était si facile !

Roquefeuille

Voyons, voyons, chère dame, ne nous désolons pas, et cherchons le remède ! Vous êtes bien sûre qu’il n’a pas laissé le plus petit mot d’avis ?

Laurence

Pas un ! J’ai fouillé partout !

Léonie

Et, depuis ce temps, pas une lettre, pas un mot pour expliquer sa conduite ?

Laurence

Rien !

Roquefeuille

C’est incompréhensible !… Et dire que cela nous arrive au moment de le marier sérieusement, de lui river la chaîne ! Il a soupçonné l’embûche, le scélérat !… Un plan si joli, si bien conduit !… J’avais tout prévu… tout est prêt… le maire est prévenu ; il nous attend pour deux heures ; après deux heures, il serait trop tard : il a une assemblée d’actionnaires qu’il préside, et comme il ne donne jamais de dividende, il doit au moins être exact ! Et le premier mariage dont je me sois occupé va manquer par l’absence inexplicable du futur !… et quel futur ?… Un futur sérieux, éprouvé, garanti ! un futur passé ! un futur antérieur ! Non ! ce n’est pas possible ! il va arriver ! il arrivera ! il arrive ! le voilà ! (Entrée de Thérèse.)


Scène IV

Les mêmes, Thérèse.
Roquefeuille

Non, ce n’est pas lui !

THÉRÈSE, un coffret à la main.

Pour madame !

Roquefeuille

Il ne peut pas tenir là-dedans !

Laurence

De quelle part ?

THÉRÈSE

Je l’ignore ! C’est un commissionnaire qui m’a dit : « Pour madame Maubray ! »

Léonie

Qu’est-ce que cela peut bien être ? (Thérèse sort.)

Roquefeuille

Voulez-vous permettre ?… Ah ! un écrin !

{{Personnage|Léo