et quelques instants encore avant son départ… Ah ! si j’avais su !… C’était si facile !
Voyons, voyons, chère dame, ne nous désolons pas, et cherchons le remède ! Vous êtes bien sûre qu’il n’a pas laissé le plus petit mot d’avis ?
Pas un ! J’ai fouillé partout !
Et, depuis ce temps, pas une lettre, pas un mot pour expliquer sa conduite ?
Rien !
C’est incompréhensible !… Et dire que cela nous arrive au moment de le marier sérieusement, de lui river la chaîne ! Il a soupçonné l’embûche, le scélérat !… Un plan si joli, si bien conduit !… J’avais tout prévu… tout est prêt… le maire est prévenu ; il nous attend pour deux heures ; après deux heures, il serait trop tard : il a une assemblée d’actionnaires qu’il préside, et comme il ne donne jamais de dividende, il doit au moins être exact ! Et le premier mariage dont je me sois occupé va manquer par l’absence inexplicable du futur !… et quel futur ?… Un futur sérieux, éprouvé, garanti ! un futur passé ! un futur antérieur ! Non ! ce n’est pas possible ! il va arriver ! il arrivera ! il arrive ! le voilà ! (Entrée de Thérèse.)
Scène IV
Non, ce n’est pas lui !
THÉRÈSE, un coffret à la main.
Pour madame !
Il ne peut pas tenir là-dedans !
De quelle part ?
THÉRÈSE
Je l’ignore ! C’est un commissionnaire qui m’a dit : « Pour madame Maubray ! »
Qu’est-ce que cela peut bien être ? (Thérèse sort.)
Voulez-vous permettre ?… Ah ! un écrin !
{{Personnage|Léo