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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/67

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Ah ! vous êtes l’auteur d’une pareille mystification ?

Roquefeuille

Quelle mystification ?

Léonie

J’aurais dû m’en douter !

Roquefeuille, ahuri.

Mais quoi ? (Léonie lui montre le bouquet.)

Léonie

Vous avez l’impertinence de m’adresser un bouquet de fleurs d’oranger à moi, madame de

Vanvres ?

Roquefeuille

Des fleurs d’oranger ! à vous, encore ! Merci ! Quelle plaisanterie ! J’aurais compris une caisse d’oranges.

Léonie

Ainsi, ce n’est pas vous ?

Maxime

Je vous jure…

Laurence, à Roquefeuille.

Ni vous ?…

Roquefeuille

Mais, sac à papier ! dépêchons-nous donc ! Où est Robert ?

Laurence et Léonie

Chut !

Roquefeuille

Dieu me pardonne ! je crois qu’il dort !

Léonie

Il en a tout à fait l’air !

Roquefeuille

Il a bien choisi son temps ! Je viens de la mairie, nous n’avons pas une minute à perdre. Réveillez-le, réveillez-le ! Il ne peut paraître dans ce costume devant les autorités !

Laurence

Mais, comment ?

Roquefeuille, exaspéré.

Eh ! c’est votre affaire, sac à papier ! Depuis ce matin, je ne fais que monter et descendre des escaliers, et courir de l’église à la mairie, et de la mairie à l’église ! C’est le maire qui me renvoie à son vicaire, et l’adjoint qui me renvoie à son bedeau. Et les voitures et les cochers, et la marmaille !… Monsieur le marié !… monsieur le marié !… Oui ! oui ! je t’en moque !… le marié !… Tâche de m’y prendre !… va !…

Maxime

Mais alors, mais alors !… Madame consent !… Vous consentez donc ?…

Léonie

Hein ?

Maxime