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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/70

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ert|c|se levant aussitôt.}}

Pardon !

Laurence

Ah !… vous me quittez ?…

Robert

Non… mais si on nous surprenait, on nous prendrait peut-être pour des amoureux !

Laurence

Eh bien, mon ami ?

Robert

Eh bien, ce serait un peu ridicule !

Laurence

Ridicule ! que vous aimiez votre femme et que votre femme vous aime ?

Robert

Ai-je dit cela ? En ce cas, je me serai fait bien mal comprendre.

Laurence, ranimée.

Ah !

Robert

Je vous aime, ma chère Laurence, je vous aime raisonnablement et sérieusement, comme on doit aimer sa femme, après trois ans de mariage.

Laurence

C’est-à-dire que l’amour ne résiste pas à trois ans de mariage, n’est-ce pas ?

Robert

Cela dépend du régime auquel on l’a soumis, ma chère !… Il ressemble assez à l’eau que vous placez sur le feu. Plus le feu est ardent, plus vite l’eau se perd en vapeur ! Ainsi l’amour…

Laurence

En sommes-nous là ?

Robert

Pas encore !

Laurence

Pas encore est plein de promesses !

Robert

Mais c’est le sort qui attend l’homme assez fou pour croire la jeunesse éternelle ; ne luttons donc pas, et obéissons aux lois de la nature.

Laurence

C’est charmant ! C’est-à-dire que…

Robert

C’est-à-dire qu’à l’automne de la vie, il ne faut demander ni la poésie du printemps, ni les ardeurs de l’été.

Laurence, troublée.

Ah ! Robert, que me dites-vous là ?…

{{Personnage|Rober