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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/69

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rt|c|se réveillant et se levant.}}

Ah ! je crois, parbleu ! que je dormais ! Quel grossier personnage je fais !

Laurence

Il n’y a pas grand mal, mon ami, surtout si vous êtes fatigué !

Robert

C’est mon excuse, si je puis en invoquer une !

Laurence

Avez-vous besoin de quelque chose ?

Robert

J’aurais besoin de mon lit. (Il s’assied sur le canapé.)

Laurence, à part.

De son lit ! (Haut.) Ne croyez-vous pas que cela vous ferait du bien de quitter ces vêtements si lourds ?

Robert

Je le croirais assez volontiers ; mais, vous l’avouerai-je, je me sens si à l’aise dans cette excellente causeuse, que le moindre mouvement m’effraie.

Laurence

Qu’à cela ne tienne ! Ne suis-je pas là ?

Robert

Je ne veux pas abuser.

Laurence

Au contraire, c’est un plaisir pour moi. Entre jeunes époux, ces petits soins ne sont-ils pas une preuve de tendresse qu’on aime à se donner ?

Robert, incrédule.

Oh ! oh !

Laurence

Vous en doutez ? Votre femme n’est-elle plus votre ménagère ?

Robert

C’est très joli, ce que vous dites là, ma chère Laurence, et je vous fais mon sincère compliment, si vous voyez encore la vie éclairée des reflets de la lune de miel ! Mais…

Laurence

Mais ?…

Robert

Vous êtes en retard ; les années se sont écoulées, et ce qui paraissait jadis un jeu charmant et plein de poésie, risquerait fort aujourd’hui de devenir un non-sens ridicule.

Laurence

Est-ce vous que j’entends ?

Robert

Je vous étonne.

Laurence

Mais oui, je l’avoue… Et ce que vous me disiez, il y a trois jours à peine… (Elle s‘assied sur la causeuse près de Robert.)

{{PersonnageD|Rob