— Sais-tu lire, petit ?… demanda le fermier.
— Un peu, et écrire en grosses lettres…
— Et compter ?…
— Oh ! oui… jusqu’à cent, monsieur…
— Bon ! dit Kitty en souriant, je t’apprendrai à compter jusqu’à mille, et à écrire en petites lettres.
— Je veux bien, madame. »
Et réellement, il voulait bien tout ce qu’on lui proposait, cet enfant. On voyait qu’il était décidé à reconnaître ce que ces braves gens allaient faire pour lui. Être le petit domestique de la ferme, c’est à cela que se bornait son ambition. Mais, ce qui était de nature à témoigner du sérieux de son esprit, c’est sa réponse au fermier, lorsque celui-ci lui eut dit en riant :
« Eh ! P’tit-Bonhomme, tu vas devenir un garçon précieux chez nous… Les chevaux, les vaches, les moutons… si tu t’occupes de tout, il ne restera plus de besogne pour nous… Ah ça ! combien me demanderas-tu de gages ?…
— Des gages ?…
— Oui !… Tu ne songes pas à travailler pour rien, je suppose ?…
— Oh ! non, monsieur Martin !
— Comment, s’écria Martine, assez surprise, comment, en dehors de sa nourriture, de son logement, de son habillement, il a la prétention d’être payé…
— Oui, madame. »
On le regardait, cet enfant, et il semblait qu’il eût dit là une énormité.
Murdock, qui l’observait, se contenta d’ajouter :
« Laissez-le donc s’expliquer !
— Oui, reprit Grand’mère, dis-nous ce que tu veux gagner… Est-ce de l’argent ?… »
P’tit-Bonhomme secoua la tête.
« Voyons… une couronne par jour ?… dit Kitty.
— Oh ! madame…