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p’tit-bonhomme.


Assurant son écoute
Sur le taquet de fer,
John est en bonne route…
John Playne en pleine mer.

« La pleine mer ! pensa P’tit-Bonhomme. Que cela doit être beau, quand on est dessus ! »

V.
En avant, c’est le vide,
Vide farouche et noir !
Et sans l’éclair livide,
On n’y pourrait rien voir.


Le vent là-haut fait rage,
Il ne tardera pas,
Sous le poids de l’orage,
À retomber plus bas.


En effet, la rafale
Se déchaîne dans l’air,
Se rabaisse et s’affale
Presque au ras de la mer.

Pat venait de suspendre son chant. Aucune observation ne fut faite, cette fois. Chacun prêtait l’oreille, comme si l’orage de la complainte eût grondé au-dessus de la ferme de Kerwan, devenue le bateau de John Playne.

VI.
Mais John a son idée,
C’est de gagner au vent,
Rien que d’une bordée
Comme il l’a fait souvent.


Il a toute sa toile,
Bien qu’il souffle grand frais.
Il a bordé sa voile
Et s’élève au plus près,