Aller au contenu

Page:Verne - P’tit-bonhomme, Hetzel, 1906.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
175
double baptême.


Et, bien que la tempête
Soit redoutable alors,
Au travail il s’entête…
Son chalut est dehors.


Maintenant que sa chaîne
Est raidie, et qu’il a
Son filet à la traîne —
Tout marin sait cela,


Un bateau qui travaille
Va seul, sans embarder,
Et même sans qu’il faille
De la barre l’aider…


Aussi, la tête lourde,
L’œil à demi louchant,
John saisit-il sa gourde,
Et puis, la débouchant,


Il la porte à sa bouche,
Il la presse, il la tord,
Et, sur le banc, se couche
À l’arrière et s’endort.


Il dort, la panse pleine
De gin et de brandevin…
Ce n’est plus le John Playne…
Hélas ! c’est le John plein !

« L’imprudent ! s’écria M. Martin.

— On dit qu’il y a un Dieu pour les ivrognes, fit naturellement observer Sim.

— Comme il doit être occupé ! répartit Martine.

— Nous verrons bien ! répliqua le curé. Continue, Pat. »

VII.
À peine quelques nues
Dans le ciel du matin.
Fuyantes et ténues !
Le soleil a bon teint.