grandes villes des États-Unis, de leur industrie, de leur commerce, et P’tit-Bonhomme l’écoutait si avidement qu’il en oubliait d’avaler.
« Et puis, fit observer Grip, il y a aussi d’ces grandes villes en Angleterre, et si tu t’rends jamais à Londres, à Liverpool, à Glasgow…
— Oui… Grip, je sais… J’ai lu dans les journaux… des villes de négoce… Mais c’est loin…
— Non… pas loin.
— Pas loin pour les marins qui y vont en bateau, tandis que pour les autres…
— Eh bien… et Dublin ?… s’écria Grip. C’n’est qu’à trois cents milles d’ici… Les trains vous y débarquent en une journée… et pas d’mer à traverser…
— Oui… Dublin ! » murmura P’tit-Bonhomme.
Et cela répondait si directement à son plus ardent désir, qu’il demeura pensif.
« Vois-tu, reprit Grip, c’est un’ belle ville, où l’on fait des mille d’affaires… Les navires s’contentent pas d’y r’lâcher comme à Cork… ils prennent des chargements… ils r’viennent avec des cargaisons… »
P’tit-Bonhomme écoutait toujours, et sa pensée l’entraînait… l’entraînait…
« Tu d’vrais v’nir t’installer à Dublin, dit Grip. J’suis sûr que tu f’rais les choses mieux qu’ici… et s’il t’fallait un peu d’argent…
— Nous avons des économies, Bob et moi, répondit P’tit-Bonhomme.
— Je crois bien, appuya Bob, qui tira un shilling et six pence de sa poche.
— Moi aussi, j’en ai, dit Grip, et je n’sais où les fourrer !
— Pourquoi ne les places-tu pas… dans une banque… quelque part ?…
— Ai pas confiance…
— Mais alors tu perds ce que cela pourrait te rapporter en intérêts, Grip…
— Ça vaut mieux que d’perdre c’qu’on a !… Par exemple, si