tandis qu’ils subissaient cette existence dégradante de la ragged-school… Et l’affaire de la pauvre mouette… et le cadeau du fameux gilet de laine… et les abominations de Carker !…
« Que qu’il est dev’nu, c’gueux ? demanda Grip.
— Je ne sais, et ne tiens guère à le savoir, répondit P’tit-Bonhomme. Ce qui pourrait m’arriver de plus malheureux, ce serait de le rencontrer.
— Sois tranquille, tu n’le rencontreras point ! affirma Grip. Mais, puisque tu vends des tas d’journaux, mon boy, je t’conseille d’les lire què’quefois !
— C’est ce que je fais.
— Eh bien… tu liras un d’ces jours que ce ch’napan d’Carker est mort d’un’ fièvre de chanvre !
— Pendu ?… Oh ! Grip…
— Oui… pendu ! Et ça… il n’l’aura pas volé ! »
Puis, les détails de l’incendie de l’école revenaient à la mémoire. C’était Grip qui avait sauvé l’enfant au péril de sa vie, et c’était la première fois que celui-ci avait l’occasion de l’en remercier, et il l’en remerciait en lui serrant les mains.
« C’est que j’ai toujours pensé à toi depuis que nous avons été séparés ! dit-il.
— T’as eu raison, mon boy !
— Il n’y a que moi qui n’ai pas pensé à Grip ! s’écria Bob avec l’accent d’un profond regret.
— Puisque tu m’connaissais que d’nom, pauv’Bob ! répondit Grip. Maint’nant tu m’connais…
— Oui, et je parlerai toujours de toi, quand nous causerons, nous deux Birk ! »
Birk répondit par un aboiement confirmatif — ce qui lui valut une épaisse sandwiche au lard, dont il ne fit qu’une bouchée. En dépit de ce que lui affirmait Bob, il ne semblait point avoir de goût pour le homard.
Grip fut alors interrogé sur ses voyages en Amérique. Il parla des