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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/109

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Maintenant que sa chaîne
Est raidie et qu’il a
Son filet à la traîne, —
Tout marin sait cela, —

Le bateau va, travaille
Tout seul, sans embarder
Et même sans qu’il faille
Un instant le guider.

Aussi, la tête lourde,
L’œil à demi louchant
John a saisi sa gourde
Et puis, la débouchant,

Il la porte à sa bouche,
Il la presse, il la tord,
Et, sans forces, se couche
A l’arrière, ivre mort !

Oui ! dort, la panse pleine
De gin et de brandvin !
Ce n’est plus le John Playne,
Ce n’est que le John plein !

7


A peine quelques nues
Dans le ciel du matin,
Fuyantes et ténues !
Le soleil a bon teint.

Il fera beau ! n’empêche
Que par cet affreux temps
Les chaloupes de pêche
Auront eu leur content !

Qu’importe ! A la rentrée
Nul ne manque ! On a fait
Une bonne marée !
Donc hurrah ! C’est parfait !

Ah ! comme l’on oublie
Le danger qui n’est plus !
Aussi, chacun rallie
La baie avec le flux.