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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/111

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Et cette épave humaine
Arrachée à la mer,
C’est lui, c’est John Playne,
Le pêcheur de Kromer !

10

Son bateau, sans nul doute,
A lui-même livré
Pris de travers en route
Sous voile a chaviré.

Ce qui mène à comprendre
Pourquoi, comme un mulet
L’ivrogne s’est fait prendre
Dans son propre filet.

Ah ! quelle horrible vue !
Il est gonflé, ce corps,
Et, malgré tant d’eau bue,
Il semble être ivre encore !

Achevez la besogne,
Pêcheurs, il faut rentrer
Ce misérable ivrogne
Au port, et l’enterrer !

Et là, j’aime à le croire,
Vous saurez le mettre où
Il ne pourra plus boire !…
Mais creusez bien le trou !

Ainsi finit John Playne,
John Playne de Kromer !
Pêcheurs, la mer est pleine
Allons, pêcheurs, en mer !