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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/165

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Nul bruit ne saurait la troubler,
Ce n'est pas d'un objet profane,
C'est d'amour qu'elle doit trembler ;
Voyez : son oreille est muette,
Et tout lui semble s'effacer...
Mes compagnons, courbez la tête,
Le Simoun mortel va passer.

Rêvant à l'amant qu'elle adore,
Elle est immobile et sans peur ;
Elle veut l'aimer plus encore,
Plus ne tiendrait pas en son cœur !
Soudain voilà qu'elle s'arrête ;
L'effroi viendrait-il la chasser ?
Mes compagnons, courbez la tête,
Le Simoun mortel va passer.

Trois hommes, trois brigands, sans doute,
Vers la tour à pas incertains
S'avancent en quittant la route :
Jeanne les croit des assassins.
Leurs pas que l'écho lui répète,
D'angoisses viennent la glacer...