Aller au contenu

Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le ciel nous a jetés aux horreurs de ce monde !
Il ne veut pourtant pas que notre esprit confonde,
De la honte et l’honneur le sentier tortueux !
Consultez avant tout de la raison les yeux !
Ils ne trompent jamais ; leur connaissance est sûre ;
La raison vient du ciel ; plus loin que la nature,
Elle porte un regard, un rayon de soleil
Qui maître, traversant de son éclat vermeil,
Le nuage qui veut obscurcir sa lumière,
Jette de sa chaleur le bonheur à la terre.
Ce flambeau luit toujours au sein des ouragans !
Que peuvent contre lui les orages, les vents ?
Dans le ciel allumé par une main céleste,
Origine de Dieu que l’univers atteste,
De ce feu qu’aux grands jours le Seigneur éveilla,
Miroir qui réfléchit sa splendeur, son éclat,
Qui dans la nuit des temps d’une flamme si pure
Où sa route éclaira l’aveugle créature
Marcha devant ses yeux comme l’esprit de Dieu,
Lui montra le danger qui menace en tout lieu,
Indiqua de l’écueil la difficile passe,
Ce feu venu du ciel que nul éclat n’efface
Est né de cette nue à la double lueur,