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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/39

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Au double carrefour portez un œil habile
Vous en reconnaîtrez les beautés les défauts,
Nous ne sonderez pas un abyme de maux ;
Pesez, examinez ; le compas et l’équerre
Sont là pour mesurer les chemins de la terre
La balance que Dieu mit dans votre raison
S’incline sûrement vers le sûr horizon !
Vous avez en vous même, en votre conscience
De quoi vous faire heureux, jugement et prudence
Et ne m’accusez pas, moi, votre père à tous,
Vous jetant ici-bas, de me moquer de vous !

Voilà ce que Dieu dit, et voilà sa justice ;
Sans doute, nous serons mis en un lieu propice,
Nous serons reposés, et notre esprit serein
Portera sur les faits un jugement pur, sain ;
Nous pourrons mesurer d’une exacte mesure,
Et scruter lentement la trompeuse nature ;
Dieu nous aura donné pour pointer chaque pas
Pour en marquer la place un de ses sûrs compas !

Ô ! pauvre humanité, dont la triste espérance
N’a pour se reposer que la folle prudence !