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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/43

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En auras-tu pressé ta téméraire épaule ?
Ou bien futile et vain, comme un enfant d’école
Qui pour se supputer la force du moment,
La soulève, et retombe épuisé de l’instant ?

Pauvre homme ! je te plains ; mais ma justice amère
N’ira pas reprocher au tigre sa colère
Lorsque la faim aiguise, entre ses longues dents
Sa langue qui n’a pas léché depuis long-temps !
À l’ours sa fureur horrible, sanguinaire,
À la hyène des bois, sa sanglante tanière,
Au serpent ses replis doubles, fallacieux,
Qui serrent sa victime en lui trompant les yeux,
À l’homme, son esprit, sa pensée, et son âme,
Fut-elle incendiaire, incestueuse, infâme !!