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XII

sonnet
d’après Kerner


Sur deux nobles cercueils deux noms se laissent lire ;
Dans l’un Othmar le grand, Othmar roi tout-puissant,
Se tient le sceptre en main, comme un roi qui descend
Le front haut et superbe, au sein du noir empire ;

Dans l’autre est endormi du sommeil pâlissant
Un homme dont la main agite encor la lyre,
Poète, aux nobles chants, qui mollement soupire
Le doux hymne de mort, de son plus tendre accent.

Le royaume est en feu ; les cris brûlants de guerre,
Ont soulevé les cœurs, ont ébranlé la terre,
Et le sceptre d’Othmar n’est plus qu’un sceptre d’or ;

Mais l’aimable paix règne, où règne une âme tendre ;
Les sons mélodieux de la harpe qui dort
Au paisible vallon se font toujours entendre.