Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/50

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    Languissante et flétrie,
Et sans avoir coulé des jours de soie et d’or
    S’évanouir ma vie !

Ma vie ! — Est-ce là vivre ! en un sommeil
    Sans cœur et sans parole,
Être comme la fleur, qui, veuve du soleil,
    Se penche et s’étiole !

Ce qui mettait, hélas ! sur mon front enflammé
    L’ennui, la haine même,
Mon dieu ! c’est que jamais un cœur, cœur bien aimé
    Ne n’avait dit : « je t’aime ! »

Aussi, jour de bonheur, jour de paix dans les cieux,
    Jour d’enivrante ivresse,
Où ce tendre mot pose au front d’un bienheureux,
    Cette tendre caresse !

C’est comme un fol oiseau qui s’en va tout aimant,
    à bien des cœurs rebelle,
Passe, s’arrête, va, revient, et doucement
    Nous effleure de l’aîle !