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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/56

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XVI

Lorsque l’hiver arrive, et sa triste tourmente,
Lorsque des aquilons la fureur desséchante
Vient brûler dans les bois les feuillages épars,
Et jaunir la foret qui fait mal aux regards ;
Quand revêtant sa robe éclatante de neige
La terre ouvre son sein au moelleux qui l’assiège,
Et couvrant de ses pleurs la nature aux abois,
Exhale tristement sa soupirante voix,
Le pauvre laboureur à l’âme moins glacée,
Au cœur qui se réchauffe à l’ardente pensée
De son pain a gagner, de ses fils à nourrir
De chasser de leur âme un éternel soupir,
S’en va silencieux, la pelle sur l’épaule
Chercher de son travail le prix qui le console ;
Que la pluie en tombant glace ses pauvres bras
Que le givre glissant fasse hésiter son pas,
Que le vent soulevant la glèbe lourde et dure