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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/57

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L’en couvre de débris, lui coupe la figure
Qu’il ne puisse échauffer ses bras contre ses flancs
Qu’il gèle comme un arbre aux rameaux secs et blancs
Qu’importe, il restera ! Le pain de sa journée
Est là ! Sa nourriture est à peine gagnée
Par ses rudes travaux, et dut-il en mourir,
Il est là, car il a sa famille à nourrir.

Puis l’hiver au printemps cèdera la nature,
L’arbre reverdira, tout reprendra figure,
La fleur épanouie, en fuyant les frimas
Reprendra son odeur, sa splendeur, ses éclats !
La terre réchauffée à la chaleur féconde
Couvera dans son sein les richesses du monde ;
L’espérance du pain, tout frêle encor, le bled
Percera son écorce, et de l’attentif pied
Réclamant la prudence, enduira la campagne
D’un verdoyant gazon ; l’activité se gagne,
Le travail est un jeu, marche et s’entend au loin,
Domine, anime tout, et devient un besoin ;
Le laboureur penché sur l’ardente charrue
Entr’ouvre de son soc la terre sèche et nue,
Et dirigeant les bœufs de l’actif aiguillon