Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/72

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Car vous avez vu, nobles cœurs, aujourd’hui
L'infamie, à la main des gens les plus infâmes !
Oui ! vous avez vu mil huit cent quarante huit !

Au loin, les compliments ! Ce serait un mensonge !
Taisez-vous, devant Dieu, Dieu que vous profanez !
Vous avez dans le cœur un ver qui vous le ronge,
L'égoïsme ! il est là ! Français ! vous en mourrez !

Vous habillez votre âge avec l'indifférence !
Vous buvez à l'envi ce glacial poison !
Mais ne pas s'émouvoir aux malheurs de la France,
C'est un crime, Français, de haute trahison !

Oh ! que vous êtes beaux, quand devant l’infamie
Vous vous agenouillez ! Nous savons ce que vaut
Votre approbation ! Quand votre bouche crie,
Quand vous battez des mains, bravo, bravo ! bravo !!

Arrière, compliments ! Que le cœur se réveille
Et prie avec ferveur ! Que nous puissions enfin
Foulant, foulant aux pieds décembre de la veille,
Montrer avec orgueil Janvier du lendemain !