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sans dessus dessous.

« Eh ! j’y pense, ajoutait-il, les conséquences de la secousse peuvent être plus compliquées qu’on ne l’imagine. Pourquoi les volcans ne profiteraient-ils pas de l’occasion pour se livrer à des éruptions échevelées, pour vomir, comme un passager qui a le mal de mer, les matières déplacées dans leurs entrailles ? Pourquoi une partie des océans surélevés ne se précipiterait-elle pas dans leurs cratères ? Le diable m’emporte ! il peut survenir des explosions qui feront sauter la machine tellurienne ! Ah ! ce satané Maston, qui s’obstine dans son mutisme ! Le voyez-vous, jonglant avec notre boule et faisant des effets de finesse sur le billard de l’Univers ! »

Ainsi raisonnait Alcide Pierdeux. Bientôt, ces effrayantes hypothèses furent reprises et discutées par les journaux des deux Mondes. Auprès du bouleversement qui résulterait de l’opération de Barbicane and Co., qu’étaient ces trombes, ces raz de marée, ces déluges, qui, de loin en loin, dévastent quelque étroite portion de la Terre ? De telles catastrophes ne sont que partielles ! Quelques milliers d’habitants disparaissent, et c’est à peine si les innombrables survivants se sentent troublés