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seconde patrie.

d’octobre, – avril des latitudes septentrionales, – allait faire place aux semaines de novembre, ce mois du renouveau, ce mois du printemps dans l’autre hémisphère.

Les deux familles ne négligeaient pas de rendre de fréquentes visites aux métairies, tantôt à pied, tantôt dans le chariot traîné par son attelage de buffles. Le plus souvent, Ernest montait l’ânon Rash, et Jack enfourchait l’autruche. M. Wolston se trouvait bien de ces promenades. Les fièvres ne se manifestaient plus que par de rares et légers accès. On allait de Felsenheim à Falkenhorst en suivant cette belle route plantée depuis dix ans, que les châtaigniers, les noyers, les cerisiers, couvraient de leur ombrage. Quelquefois, la halte au château aérien se prolongeait pendant vingt-quatre heures, et quel ravissement, quand, après avoir gravi l’escalier intérieur, ses hôtes débouchaient sur la plate-forme, abritée sous les frondaisons de ce manglier superbe ! Peut-être l’habitation était-elle un peu exiguë à présent ; mais, selon l’opinion de M. Wolston, il ne fallait pas songer à l’agrandir. Et, un jour, M. Zermatt lui répondit :

« Vous avez raison, mon cher Wolston. De demeurer entre les branches d’un arbre, c’était bon pour des Robinsons, préoccupés tout d’abord de chercher un refuge contre les fauves, et c’est ce que nous avons fait dès le début de notre séjour sur l’île. Mais, à l’heure qu’il est,