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seconde patrie.

nous sommes des colons… de véritables colons…

– Et d’ailleurs, reprit M. Wolston, il faut prévoir le retour de nos enfants, et nous n’avons pas trop de temps pour mettre Felsenheim en état de les recevoir tous.

– Oui, dit Ernest, et, s’il y a des agrandissements à faire, c’est à Felsenheim… Où pourrions-nous trouver une demeure plus sûre pendant la saison des pluies ?… Je suis de l’avis de M. Wolston, Falkenhorst est devenu insuffisant, et, pendant l’été, je pense qu’il vaudrait mieux s’installer à Waldegg ou à Zuckertop…

– Je préférerais Prospect-Hill, fit observer Mme Zermatt. Il serait facile avec des aménagements complémentaires…

– Excellent projet, mère ! s’écria Jack. À Prospect-Hill, la vue est délicieuse, et s’étend sur la pleine mer jusqu’à la baie du Salut. Cette colline est tout indiquée pour porter une villa…

– Ou un fort, répondit M. Zermatt, un fort qui commanderait cette pointe de l’île…

– Un fort ?… répéta Jack.

– Eh ! mon fils, répondit M. Zermatt, il ne faut pas oublier que la Nouvelle-Suisse va devenir une possession anglaise, que les Anglais auront intérêt à fortifier. La batterie de l’îlot du Requin ne permettrait pas de défendre la future ville qui sera probablement fondée entre la baie des Flamants et Felsenheim. Il me paraît donc indispensable que la colline de Prospect-Hill