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seconde patrie.

soins à donner aux bêtes des enclos de Waldegg, de l’ermitage d’Eberfurt et de Zuckertop.

Et, pour le mentionner en passant, lors de leur première visite à l’îlot de la Baleine. MM. Zermatt et Wolston avaient été surpris du nombre de lapins qu’il renfermait. C’est par centaines qu’ils comptèrent ces prolifiques rongeurs. Heureusement, l’îlot produisait assez de plantes herbacées et de racines pour assurer leur nourriture. Aussi, puisque M. Zermatt avait fait don de cet îlot à la fille du colonel Montrose, Jenny le trouverait-elle en pleine prospérité à son retour.

« Et vous avez sagement fait d’y enfermer vos lapins, avait dit M. Wolston. Il y en aura des milliers un jour, et ils auraient dévoré les champs de la Terre-Promise ! En Australie, d’où je viens, ces animaux menacent de devenir un fléau pire que les criquets de l’Afrique, et, si l’on ne prend pas les plus sévères mesures contre les déprédations de cette engeance, la terre australienne sera rongée sur toute sa surface[1] ! »

Pendant les derniers mois de cette année 1816, on s’aperçut plus d’une fois que les bras de Fritz et de François faisaient défaut, bien

  1. M. Wolston ne se trompait pas en parlant de la sorte, et, soixante-dix ans plus tard, la multiplication extraordinaire des lapins allait devenir un tel danger pour l’Australie qu’il fallut procéder à leur destruction par les moyens les plus énergiques.