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seconde patrie.

Et un souvenir attendri des deux familles s’envola vers les chers passagers de la Licorne.

Les bêtes furent traitées selon leurs mérites, et on ne leur ménagea pas plus le sucre que les caresses.

Puis les convives vinrent s’asseoir dans la salle à manger de Felsenheim, devant un succulent déjeuner, dont quelques verres du vieux vin offert par le commandant de la corvette redoublèrent la bonne humeur.

Il n’était pas question de reprendre les travaux habituels en ce jour de chômage. Aussi M. Zermatt proposa-t-il une promenade à pied jusqu’à Falkenhorst, – petite lieue à faire, sans grande fatigue, sous les ombrages de cette belle allée, qui réunissait la demeure d’été à la demeure d’hiver.

Le temps était superbe, la chaleur forte, il est vrai. Mais la double rangée d’arbres de l’allée ne laissait pas les rayons solaires percer leur épaisse frondaison. Ce ne serait qu’une agréable excursion le long du littoral, avec la mer à droite, la campagne à gauche.

On partit vers onze heures, de manière à rester tout l’après-midi à Falkenhorst, et l’on devait en revenir pour le dîner. Cette année-là, si les familles n’avaient séjourné ni à Waldegg, ni à Prospect-Hill, ni à l’ermitage d’Eberfurt, c’est que ces métairies nécessitaient certains agrandissements qui seraient entrepris seulement au retour de la Licorne. Il était même à prévoir