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seconde patrie.

que l’arrivée de nouveaux colons modifierait le domaine actuel de la Terre-Promise.

Après avoir franchi l’enclos du potager, puis le ruisseau des Chacals sur le pont de Famille, les promeneurs suivirent l’avenue bordée d’arbres fruitiers, qui avaient pris un développement tropical.

On ne se pressait guère, car une heure devait suffire à gagner Falkenhorst. Les chiens Braun et Falb, autorises à accompagner leurs maîtres, gambadaient en avant. De chaque côté les champs de maïs, de millet, d’avoine, de blé, d’orge, de manioc et de patates, étalaient leurs richesses. La seconde récolte promettait d’être fructueuse, sans parler de ce que réservaient les terres plus au nord, arrosées par les dérivations du lac des Cygnes.

« Quelle idée d’avoir utilisé cette eau du ruisseau des Chacals, qui, jusqu’alors, se perdait sans aucun profit, puisque la mer n’en avait nul besoin ! » ainsi que Jack le fit judicieusement observer à M. Wolston.

Et l’on s’arrêtait, après deux ou trois cents pas, et pendant ces haltes la causerie reprenait de plus belle. Annah se plaisait à cueillir quelques-unes des jolies fleurs dont le parfum embaumait l’avenue. Plusieurs centaines d’oiseaux battaient des ailes entre les branches lourdes de fruits et de feuilles. Le gibier filait à travers les herbages, lièvres, lapins, coqs de bruyère, gelinottes, bécasses. Ni Ernest ni Jack n’avaient eu