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seconde patrie.

du navire par la hache d’abord, par une première explosion ensuite, avait permis de retirer les objets qu’il contenait, en attendant le jour où la destruction totale s’était accomplie au moyen d’une dernière charge de poudre. Des débris du navire, il ne resta plus rien sur l’écueil, le flot ayant tout porté à la côte, aussi bien les objets susceptibles de surnager que ceux dont le flottement avait été préalablement assuré à l’aide de tonnes vides, tels que des chaudières, des pièces de fer, de cuivre, de plomb, les caronades de quatre dont les deux de l’îlot du Requin et les autres de la batterie de Felsenheim.

En rasant les roches, les passagers de la pinasse cherchèrent à voir si quelques épaves n’apparaissaient pas sous ces eaux claires et calmes. Deux ans et demi auparavant, Fritz, embarqué sur son kaïak pour cette excursion à la baie des Perles, avait encore distingué au fond de la mer nombre de gros canons, des affûts, des boulets, des masses de fer, des fragments de quille et de cabestan, dont le repêchage eût exigé l’emploi d’une cloche à plongeur. Il est vrai, au cas même qu’il eût pu disposer de cet appareil, M. Zermatt n’y aurait pas trouvé grand profit. Actuellement, aucun de ces objets n’était visible sur le fond sous-marin, et une couche de sable, entremêlée de longues algues, recouvrait les derniers débris du Landlord.