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seconde patrie.

ston. Fritz grand-père après un an d’absence !…

– Enfin… grand-père ou non, il sera marié…

– Et pourquoi ne serait-il plus le même ?… reprit Annah Wolston.

– Laissez dire Jack, ma chère Annah, répondit Ernest. Son tour de faire un excellent mari arrivera comme à Fritz !…

– Comme à toi, frère, repartit Jack, en regardant Ernest et la jeune fille. Quant à moi, cela m’étonnerait, et je crois que la nature m’a spécialement créé pour être oncle… le meilleur des oncles… un oncle de la Nouvelle-Suisse !… Mais il ne s’agit pas, que je sache, d’aller se prélasser aujourd’hui en habit de noces devant le syndic de Felsenheim… Il s’agit de pousser une reconnaissance au-delà de cette falaise…

– Je pense, observa alors Mme  Wolston, que Mme  Zermatt, Annah et moi, nous ferons mieux de rester ici pendant votre excursion, qui sera très fatigante, si elle se prolonge jusqu’au soir. Cette grève est absolument déserte, et nous n’avons aucune mauvaise visite à craindre. D’ailleurs, il nous serait toujours facile de retourner à bord de la pinasse… De cette façon, en nous laissant au campement, vous ne risquerez ni d’être retardés ni d’être arrêtés…

– Ma chère Merry, dit M. Zermatt, je crois, en effet, que vous seriez ici en parfaite sûreté… Et, pourtant, je ne serais pas tranquille en vous quittant…