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seconde patrie.

poudre et les cartouches à balles préparées par Jack. En somme, le jeune chasseur comptait bien abattre quelque gibier, peut-être quelque fauve, d’espèce connue ou inconnue, en cette partie de la Nouvelle-Suisse.

Braun et Falb quêtaient en avant. On les suivit par une sorte de sentier oblique, dont les sinuosités rachetaient la raideur. À la saison des pluies, la coupure devait servir de déversoir aux eaux du plateau, transformées en torrent. Mais, à cette époque, en plein été, le lit était à sec. Comme on marchait entre des roches prêtes à se précipiter en avalanches pour peu qu’un choc dérangeât leur équilibre, il y eut quelques précautions à prendre.

Il ne fallut pas moins d’une demi-heure, étant donnés les détours, pour atteindre le sommet de la falaise. Le premier qui déboucha sur la crête, – on ne saurait s’en étonner, – fut l’impatient Jack.

Devant ses yeux, vers l’ouest, une vaste plaine se développait à perte de vue.

Jack demeurait là stupéfait. Il se tournait et se retournait. Puis, lorsqu’il eut été rejoint par M. Wolston :

« En voilà un pays !… s’écria-t-il. Quelle surprise et aussi quelle déception ! »

Cette déconvenue devint générale, lorsque M. Zermatt et ses compagnons eurent paru sur le plateau. Mmes Wolston et Zermatt, Annah près d’elles,