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seconde patrie.


– Rien de plus facile que de traverser la crique avec notre canot, répondit M. Zermatt. Mais y a-t-il lieu de le regretter ?… Sur l’autre rive, je n’aperçois que pierre et sable, à la limite de cette région aride qui s’étend depuis le cap de l’Est jusqu’à cette baie. De ce côté, au contraire, voici de la verdure, des arbres, de l’ombrage, et, au delà, s’étend cette campagne que nous avons aperçue du large et qu’il sera facile d’explorer… À mon avis, nous ne pouvions mieux choisir…

– Et nous approuvons le choix, n’est-il pas vrai, monsieur Wolston ?… dit Betsie.

– En effet, madame Zermatt, et nous pouvons passer sur l’autre rive comme il nous plaira.

– J’ajoute même que nous sommes si agréablement en cet endroit… déclara Mme Wolston.

– Que vous ne voudriez plus le quitter !… repartit Jack. Allons, c’est convenu !… Abandonnons Felsenheim… Falkenhorst… le district de la Terre-Promise, et venons fonder, à l’embouchure de ce superbe fleuve, la capitale définitive de la Nouvelle-Suisse.

– Voilà Jack parti !… répondit Ernest. Mais, malgré ses plaisanteries, il est certain que l’importance de ce cours d’eau, la profondeur de la crique où il se jette, présentent plus d’avantages pour l’établissement d’une colonie que l’embouchure du ruisseau des Chacals… Encore