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seconde patrie.

faut-il explorer cette région sur une étendue suffisante, étudier ses ressources, et s’assurer si elle n’est pas fréquentée par des carnassiers d’espèces aussi variées que redoutables.

– C’est parler en sage, dit Annah Wolston.

– Comme parle toujours Ernest, repartit son frère.

– Dans tous les cas, ajouta M. Zermatt, si magnifique, si riche que soit le pays, l’idée ne viendra à personne de nous d’abandonner la Terre-Promise…

– Non, certes, affirma Mme Zermatt. Un tel abandon me briserait le cœur…

– Je vous comprends, ma chère Betsie, répondit Mme Wolston, et je ne consentirais jamais à me séparer de vous pour habiter en cet endroit…

– Eh ! fit M. Wolston, il n’est pas question de cela, mais uniquement de parcourir les environs après le déjeuner ! »

La question ainsi posée, tous furent d’accord pour faire le meilleur accueil à la proposition de M. Wolston. Toutefois, sa femme, sa fille et Mme Zermatt se fussent dispensées de prendre part à une excursion qui serait assez fatigante, si, après réflexion, M. Zermatt n’eût dit:

« Je n’aimerais pas vous savoir seules en cet endroit, ne fût-ce même que pour quelques heures, et, tu le sais, Betsie, je ne me suis jamais décidé à quitter Felsenheim sans t’avoir confiée à l’un de tes fils… Pendant notre ab-