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seconde patrie.

il saurait bien l’assujettir au transport de sa propre personne.

Enfin, à la date du 25, dès que les premières pluies commencèrent à s’abattre sur l’île, les familles, ayant définitivement quitté Falkenhorst, s’étaient installées à Felsenheim.

Aucun pays n’eût offert une demeure plus sûre, à l’abri de toutes les intempéries, et aussi d’une disposition plus agréable. Que d’embellissements depuis le jour où le marteau de Jack avait « percé la montagne » ! La grotte de sel était devenue une confortable habitation. À la partie antérieure du massif rocheux, toujours même arrangement des chambres en enfilade, percées de portes et de fenêtres. La bibliothèque, chère à Ernest, avec ses deux baies ouvertes vers le levant du côté du ruisseau des Chacals, était dominée par un élégant pigeonnier. Le vaste salon aux fenêtres tendues d’étoffe verte enduite d’une légère couche de caoutchouc, meublé des principaux objets, tables, chaises, fauteuils, canapés, retirés de la dunette du Landlord, continuait à servir d’oratoire en attendant que M. Wolston eût bâti sa chapelle.

Au-dessus des chambres régnait une terrasse, à laquelle accédaient deux sentiers, et par-devant se développait une galerie couverte d’un toit en appentis, que supportaient quatorze piliers de bambou. Le long de ces piliers serpentaient des rejetons de poivriers et autres arbustes, qui répandaient une suave odeur