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seconde patrie.

de vanille, entremêlés de lianes et de plantes grimpantes alors en pleine verdure.

De l’autre côté de la grotte, en remontant le cours du ruisseau, s’étendaient les jardins particuliers de Felsenheim. Entourés de haies épineuses, ils se divisaient en carrés de légumes, en corbeilles de fleurs, en plantations d’arbres à fruits, pistachiers, amandiers, noyers, orangers, citronniers, bananiers, goyaviers, toutes les essences des pays chauds. Quant aux arbres des climats tempérés de l’Europe, les cerisiers, les poiriers, les merisiers, les figuiers, il suffisait de se rendre à la grande allée pour les trouver en bordure jusqu’à Falkenhorst.

Depuis treize ans, bien des saisons pluvieuses s’étaient passées dans cette habitation, qui jamais n’avait eu à souffrir ni du vent ni de la mer. Quelques semaines allaient s’y écouler en les mêmes conditions, mais avec de nouveaux hôtes. Manqueraient, il est vrai, Fritz, François et cette aimable Jenny, la joie et l’animation de ce petit monde.

À partir du 25, les pluies ne cessèrent plus. En même temps s’abattaient les rafales cinglantes et sifflantes qui chassaient du large par-dessus les plateaux du cap de l’Est. Toute excursion fut alors interdite, et il n’y eut plus qu’à poursuivre les divers travaux de l’intérieur. Besogne importante, ces soins à donner aux animaux, buffles, onagres, vaches, veaux, ânons, aux bêtes admises dans l’intimité, le singe