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seconde patrie.

Ernest, M. Wolston et Annah prendraient place, tandis que Jack, toujours enclin à jouer le rôle d’éclaireur, les devancerait sur l’onagre Leichtfus, l’une de ses montures favorites. S’il hésita entre le taureau Brummer et l’autruche Brausewind, il finit par donner la préférence à l’onagre. Brummer et Brausewind durent se résigner à ne point quitter Felsenheim.

À la date du 25 août, la première halte se fit à Falkenhorst, dont l’enclos renfermait un certain nombre d’animaux domestiques. Il faisait beau temps avec petite brise venant de la baie du Salut. La chaleur n’était pas encore excessive. Suivre l’ombreuse allée d’arbres qui longeait le rivage, cela ressemblait plutôt à une promenade, et non des moins agréables.

Et puis, à cette époque de l’année, M. Zermatt et ses fils éprouvaient cette vive impression que leur avait toujours donnée le retour du printemps, cette influence salutaire de la nature aux premiers beaux jours, qui, ainsi que le disait le chef de la famille dans le récit de ses aventures, « revenait, comme un ami, après quelques mois d’absence, leur apporter plaisir et bénédictions ».

Il n’y eut pas à s’occuper des travaux de culture pendant le séjour à Falkenhorst. Les champs à ensemencer dépendaient des autres métairies plus éloignées. Toutes les heures furent consacrées à soigner les animaux, à renouveler leur nourriture, à exécuter quelques