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seconde patrie.

En ce qui concerne Jack, si son caractère avait subi quelque modification, c’était dans l’accroissement de ses dispositions naturelles pour tous les exercices qui exigeaient de la force, du courage, de l’adresse, et, de ce fait, il n’avait plus rien à envier maintenant à Fritz. Il était alors âgé de vingt et un ans, de taille moyenne, bien découplé, toujours le brave garçon joyeux, plaisant, primesautier, et aussi bon, serviable, dévoué, qui n’avait jamais causé à ses parents aucune peine. Il ne laissait pas d’ailleurs de lutiner ses frères de temps à autre, et ceux-ci lui pardonnaient volontiers. N’était-ce pas le meilleur camarade que l’on pût voir!

Cependant le kaïak filait comme une flèche à la surface des eaux. Si Fritz n’avait point établi la petite voile qu’il portait lorsque le vent était favorable, c’est que la brise soufflait du large. Au retour, le mât serai L dressé, l’emploi des pagaies ne deviendrait pas nécessaire pour rallier l’embouchure du ruisseau des Chacals,

Rien n’attira l’attention des deux frères pendant cette courte traversée de trois quarts de lieue. Du côté de l’est, le rivage, aride, désert, ne présentait qu’une succession de dunes jaunâtres. De l’autre côté, s’étendait le verdoyant littoral depuis l’embouchure du ruisseau des Chacals jusqu’à celle du ruisseau des Flamants, et au delà jusqu’au cap de l’Espoir-Trompé.

« Décidément, dit Fritz, notre Nouvelle-