compagnerait pas son père, le voyage pouvant se prolonger au-delà d’une semaine. Mme Wolston eût trouvé trop longue cette absence. Sa fille, d’ailleurs, serait très utile à Felsenheim pour certains travaux de ménage, les grandes lessives, les grands raccommodages de vêtements et de linge. Le fer à repasser et l’aiguille prenaient alors le pas sur le râteau, la houe et la binette. Aussi Mme Wolston, sans parler de sa sollicitude maternelle, fit-elle valoir ces raisons très sérieuses, et auxquelles Annah dut se rendre à son vif regret.
Ernest, on le comprend, trouva ces raisons peu de son goût, et il en vint même à se demander si sa présence n’était pas indispensable à Felsenheim.
Eh bien, ce fut ce brave Jack qui lui donna aide avec sa bonne camaraderie habituelle. La veille du départ, lorsque tout le monde se trouvait réuni dans la salle commune, il n’hésita pas à émettre l’observation suivante:
« Père, je sais bien que Mme Wolston, sa fille et ma mère ne courent aucun risque à rester seules à Felsenheim… Mais, enfin, lorsqu’il s’agit de les y laisser toute une semaine et – qui sait ?… – peut-être davantage…
– Assurément, Jack, répondit M. Zermatt, je ne serai pas une heure tranquille durant notre absence… bien qu’il n’y ait aucun danger à prévoir… Jusqu’ici nos séparations n’ont jamais duré plus de deux à trois jours, et, cette fois, ce