Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

252
seconde patrie.

jours de leur débarquement sur l’île. Maintenant, de vastes champs de culture entouraient la ferme de Zuckertop, puis des herbages où paissaient quelques vaches. A la place de la simple hutte de branchages s’élevait une habitation abritée sous les arbres. Non loin se massait un épais taillis, uniquement composé de bambous dont les fortes épines pouvaient être employées en guise de clous, et quiconque l’eût traversé n’en fût sorti que les vêtements en lambeaux.

Le séjour à Zuckertop dura huit jours qui furent occupés aux semailles du millet, du froment, de l’avoine, du mais; les céréales profitaient vite dans ce sol qu’arrosait la dérivation du lac des Cygnes. De ce côté, en effet, M. Wolston avait pratiqué une saignée en entaillant la rive occidentale du lac, et, rien que par leur écoulement naturel, les eaux se dispersaient à la surface du territoire. Aussi, par suite de cette disposition, Zuckertop devait être considéré comme la plus riche des trois métairies fondées sur le district de la Terre-Promise.

Inutile de dire que, pendant le cours de cette semaine, Jack avait pu largement satisfaire ses goûts de chasseur. Dès que la besogne lui laissait quelque répit, il partait avec ses chiens. L’office fut abondamment garni de cailles, tétras, perdrix, outardes, pour la plume, de pécaris et d’agoutis, pour le poil. Quant aux hyènes déjà signalées aux environs, Jack n’en rencontra pas ni aucun autre carnassier. Déci-