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seconde patrie.

dément les fauves fuyaient devant l’homme.

En se portant du côté du lac, Jack, plus heureux que ne l’avait été son frère Fritz quelques années avant, eut l’occasion d’abattre un animal de la taille d’un gros âne, au pelage brun foncé, espèce de rhinocéros sans corne, de l’espèce des tapirs. C’était un anta, qui ne tomba pas sous la première décharge que lui envoya le jeune chasseur à vingt pas ; mais, au moment où il fonçait sur Jack, une seconde balle lui traversa le cœur.

Enfin tout ce travail fut terminé à Zuckertop dans la soirée du 15 septembre. Le lendemain, après que la maison eut été hermétiquement close, l’enclos fermé d’une solide barrière, le chariot remonta vers le nord, afin de gagner Prospect-Hill, dans le voisinage du cap de l’Espoir-Trompé.

Deux lieues séparaient la métairie de cette pointe qui s’allonge comme un bec de vautour entre la baie des Nautiles et la haute mer. La plus grande partie du trajet s’effectua sur un terrain plat, d’un cheminement facile. Mais ce terrain accusa une pente assez sensible aux approches de la falaise.

Deux heures après le départ, au delà d’une verte et grasse campagne, toute rajeunie à la suite de la saison pluvieuse, M. Zermatt, M. Wolston et Jack atteignirent le bois des Singes qui ne méritait plus d’être ainsi désigné depuis la disparition de cette mauvaise engeance. Arrivés au pied de la colline, ils firent halte.