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seconde patrie.

L’excursion, on le sait, ne devait comprendre qu’un parcours de sept à huit lieues, à la condition d’atteindre en ligne droite la base des montagnes. Il ne s’agissait donc pas d’un long voyage ; mais il allait s’effectuer à travers une contrée nouvelle, qui réservait peut-être d’importantes et utiles découvertes aux trois excursionnistes.

Le plus surexcité, on ne s’étonnera pas que ce fût Jack. Avec son tempérament aventureux, s’il ne s’était pas embarqué sur la Licorne pour ces pays d’Europe qu’il avait quittés tout enfant, c’est qu’il comptait bien se dédommager un jour, lorsque la situation de sa famille serait définitivement assurée. En attendant, quelle satisfaction pour lui de dépasser les limites de la Terre-Promise, de parcourir ces vastes plaines dont il ne connaissait rien au delà du défilé de Cluse et de la vallée de Grünthal ! Par bonheur, il n’avait entre les jambes ni l’onagre Leichtfus, ni le taureau Brummer, ni son autruche Brausewind et n’avait emmené que son chien Falb. Aussi M. Wolston serait-il plus à même de contenir sa fougue habituelle.

Et d’abord, au sortir du défilé, tous trois se dirigèrent vers la petite hauteur qui portait le nom de Tour Arabe en souvenir de cette bande d’autruches dans laquelle M. Zermatt et ses enfants avaient cru voir une bande de Bédouins à cheval, lors de leur première visite à la vallée