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de Grünthal. A partir de cette tour, ils se rabattirent vers la grotte des Ours, où il s’en était fallu de peu, quelques années auparavant, qu’Ernest ne fût étouffé dans l’embrassement de l’un de ces trop étreignants plantigrades!

D’ailleurs il n’y eut pas à remonter le cours de la rivière Orientale, qui descendait du sud à l’ouest. Prendre cette direction c’eût été allonger l’itinéraire, puisque les pentes de la chaîne se dessinaient vers le sud.

Et à ce propos Ernest de dire :

« Ce qui n’est pas à faire avec la rivière Orientale l’aurait été avec la rivière Montrose… Certainement, nous aurions eu plus court à suivre l’une ou l’autre de ses rives…

– Et je me demande, ajouta Jack, pourquoi la pinasse ne nous a pas conduits à son embouchure ?… De là, le canot eût navigué jusqu’au barrage, c’est-à-dire à cinq ou six lieues au plus de la chaîne…

– Rien n’aurait été plus aisé, mon cher Jack, répondit M. Wolston. Mais cette aride contrée que traverse la Montrose ne présente aucun intérêt. Mieux vaut donc parcourir la région comprise entre la baie du Salut et les montagnes. »

Le cheminement continua en descendant la vallée de Grünthal qui s’étendait sur une longueur de deux lieues environ, parallèlement à la barrière limitative de la Terre-Promise. Large de mille toises, cette vallée renfermait des massifs de bois, des bouquets isolés, des