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seconde patrie.

chaîne, – pays verdoyant. Quelle différence avec les territoires arrosés par le cours supérieur de la Montrose ! À une lieue en direction du sud-est roulait un ruban liquide, qui resplendissait sous le soleil, et, vraisemblablement, affluait au lit de la Montrose.

Vers le sud, en gagnant la base des montagnes, sur un espace de six à sept lieues, se succédaient les plaines et les futaies. La marche fut souvent embarrassée. Le sol était hérissé d’herbes hautes de cinq à six pieds, de grands roseaux à panaches épineux, et aussi de cannes à sucre que la brise balançait à perte de vue. Nul doute qu’il n’y eût possibilité d’exploiter fructueusement ces productions naturelles qui, à cette époque, formaient la principale richesse des colonies d’outre-mer.

Lorsque M. Wolston et les deux jeunes gens eurent quatre heures de marche dans les jambes:

« Je propose de faire halte, dit Ernest.

– Déjà ?… s’écria Jack, qui pas plus que son chien Falb ne demandait à se reposer.

– Je suis de l’avis d’Ernest, déclara M. Wolston. Cet endroit me paraît convenable, et nous pourrons passer la nuit sur la lisière de ce petit bois de micocouliers.

– Va pour le campement, répondit Jack, et aussi pour le dîner, car j’ai l’estomac creux…

– Faudra-t-il allumer un feu et l’entretenir jusqu’au jour ?… reprit Ernest.